L’institution doit être avant tout un lieux de rencontre

Entré en fonction en septembre 2021, le nouveau directeur de l’HEMU – Valais-Wallis Sylvain Jaccard voit l’avenir sous le signe de la collaboration.

Au 1er septembre 2024, l’HEMU – Valais-Wallis sera réunie avec le Conservatoire cantonal, l’EJMA-Valais, l’Harmonie municipale de Sion et la Fondation Sion Violon Musique sur un seul et même site, dans le quartier de la Sitterie à Sion. Un projet de longue haleine devisé à 12 millions de francs. « Un truc de fou ! » résume avec enthousiasme le nouveau directeur du site valaisan de l’HEMU, Sylvain Jaccard, entré en fonction à la rentrée académique de 2021-2022. Une prise de poste effectuée « avec beaucoup de sérénité grâce à une équipe géniale qui a brillement porté l’institution », précise-t-il. Titulaire d’un doctorat en musique, d’un Master en management culturel, d’une licence en pédagogie musicale et musicologie, ainsi que de diplômes en chant et en piano, l’ancien directeur du Conservatoire de Neuchâtel se réjouit d’accompagner ce déménagement qui redessinera la façon d’étudier et de travailler à l’HEMU – Valais-Wallis. Pour son plus grand bonheur : « Une institution musicale doit avant tout être un lieu de rencontre. Ce Pôle musique permettra justement de se rencontrer davantage, d’établir un vrai rapport de collaboration et de continuité entre les musicien·nes, les étudiant·es et les professeur·es. C’est un gros défi parce que ce n’est pas quelque chose qui se décrète, c’est une chose qui se construit et qui se vit. »

L’art de la musique ne peut se passer de la rencontre.

Sylvain Jaccard, directeur HEMU – Valais-Wallis

Ce challenge n’est pas le seul que Sylvain Jaccard entend relever avec succès. Il souhaite également renforcer les liens inter-sites au sein de l’HEMU en développant des projets transversaux. Mais aussi œuvrer au niveau local pour tisser davantage de liens avec la population et favoriser les échanges au sein de l’établissement :« Nos professeurs, parmi les plus réputés au monde, attirent des étudiants aux niveaux impressionnants. La présence de ces derniers pousse aussi les autres en avant. Cette dynamique est très stimulante. Tout est réuni pour que l’HEMU – Valais-Wallis soit un bijou absolu. »

Dans ses fonctions, il est également responsable de l’orientation MUSEC (Musique à l’école), la formation des enseignant·es spécialisé·es en musique pour le secondaire I et II, proposée actuellement sur les sites de Vaud et de Fribourg. Il s’agit de redéfinir les visées stratégiques de cette formation afin de s’assurer de sa totale adéquation avec les besoins de l’école. Même si la formation proposée actuellement est de qualité, c’est un programme qu’il faut urgemment revaloriser, estime-t-il : « Cette formation est un outil sociétal qui permet à l’HEMU de jouer un rôle extrêmement important dans l’école romande et fondamental pour l’avenir de la musique dans notre société, car c’est à l’école que se créent les premières passions. Or, le mythe des musiciens devenus profs après avoir raté une carrière de soliste résiste. Alors qu’au contraire, les compétences requises en formation MUSEC sont extrêmement élevées, incluant maîtrise de l’instrument, de la direction des chœurs et ensembles, de la créativité, de l’art des arrangements et de la pédagogie. »


Dans ses divers projets de valorisation et de renforcement des liens, Sylvain Jaccard misera beaucoup sur la digitalisation qui « permet d’élargir le champ des expressions créatives, de partager du contenu instantanément et qui sera encore développée à l’HEMU. » Mais s’il y a une chose que le technophile assumé espère ne pas revoir à l’HEMU, c’est le temps de l’enseignement à distance et des palmarès digitaux imposés par la pandémie. Car comme il aime à répéter : « L’art de la musique ne peut se passer de la rencontre. »